Comment structurer une saga?
Duologie, trilogie, tétralogie, pentalogie… comment découper au mieux l’histoire sur plus d’un tome?
Dans l’infolettre d’aujourd’hui, on va parler de sagas, et de ce qui pose problème à la plupart des écrivain·es qui songent à se lancer dans un récit de plusieurs tomes : la structure. En gros, que doit contenir chaque livre afin de satisfaire les lecteur-ices, tout en leur donnant envie de continuer, sans les lasser à la longue, tout en gardant les tomes à peu près de la même taille?
Si tu ne le sais pas encore, je suis une grosse fan de structure du récit, et l’un de mes buts dans la vie est de répandre cet amour autour de moi. 💞
Il faut savoir qu’à la base, ce n’est pas mon point fort… mais alors, pas du tout. 🤭 J’en ai d’autres : écrire dans une prose claire et soignée, imaginer des personnages qui semblent réels, créer des mondes riches et cohérents… En revanche, tout ce qui a trait à l’intrigue et à la structure a longtemps été mon talon d’Achille.
C’est ce qui m’a empêchée de finir des textes, et notamment des textes longs, pendant plus de dix ans — et non pas mon soi-disant perfectionnisme ou mon manque de discipline, comme on me l’a souvent suggéré.
C’est triste comme on se culpabilise parfois au sujet de notre personnalité, alors que ce qu’il nous manque pour réussir est juste une compétence technique que l’on peut apprendre!
C’est aussi ce qui me faisait écrire des séquences plates auxquelles je ne savais pas comment remédier, me faisant par ricochet perdre ma confiance en moi. En effet, la structure n’est pas, comme on pourrait le croire, une « formule » qui risque de rendre ton texte prévisible. Au contraire, c’est l’aspect numéro un à maîtriser pour espérer faire d’un roman un page-turner!
Bref, assimiler la structure du récit a complètement changé la donne pour moi, et c’est pourquoi je suis aujourd’hui aussi passionnée par le sujet.
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Et l’un des autres aprioris que j’aime déconstruire quand je parle de structure, c’est que ce serait un outil d’architecte, non adapté aux écrivain·es jardinier·es. (Si tu ne connais pas encore ces termes : en gros, un écrivain-e architecte trace un plan de son roman avant de l’écrire, alors qu’un-e jardinier-e se lance dans l’écriture sans plan.)
En fait, il est certain qu’apprendre la structure n’est pas pour tout le monde, car rien ne l’est. Si tu n’as aucun des problèmes que j’avais (terminer un manuscrit, garder tes lecteur·ices en haleine, gérer le rythme tout au long du récit, maîtriser la longueur de ton roman), il est tout à fait possible que tu possèdes déjà cette compétence de manière intuitive, inconsciente. Dans ce cas, y ajouter une couche de connaissance théorique est sans doute une mauvaise idée.
(De la même façon, j’ai appris à me tenir trèèèès loin de tout contenu qui prétend décortiquer le fonctionnement des personnages, des univers et de la prose, parce que cela bloque immédiatement ma créativité. J’en sais assez pour analyser ceux des autres, et je n’ai pas besoin d’être parasitée par des théorisations supplémentaires.)
Cependant, appliquer la structure de manière consciente n’implique pas forcément de faire un plan au préalable. On peut certes utiliser la structure pour créer un plan, mais on peut aussi utiliser la structure directement, au moment d’écrire — ou encore lors de la réécriture. (Et, inversement, on peut très bien concevoir un plan sans s’aider d’une structure explicite!)
Sur cette longue introduction, allons-y! Mais, tout d’abord, qu’est-ce qu’une saga?